Convention citoyenne sur le climat : paroles de Bordelais bénévoles


Publié le 14 février 2024

Les conclusions de la Convention citoyenne, partie intégrante du Grand dialogue citoyen, ont été rendues ce vendredi 9 février à l'Hôtel de Ville. Plusieurs dizaines de Bordelais, parmi la centaine ayant pris part à cette démarche participative, étaient présents pour détailler leurs propositions afin de faire face à l'urgence climatique à l'échelle locale.
Les conclusions de la Commission citoyenne ont été remises vendredi 9 février en mairie.
Les conclusions de la Commission citoyenne ont été remises vendredi 9 février en mairie.
Ils ont été retenus pour la plupart dans le cadre d'un tirage au sort. Ils se sont impliqués durant 4 800 heures de bénévolat cumulées en quatre sessions, entre octobre 2023 et janvier 2024. Les 92 membres de la convention citoyenne bordelaise, âgés de 17 à 81 ans bien répartis entre les quartiers de la ville, étaient à l'Hôtel de Ville, face aux élus municipaux, ce vendredi 9 février pour remettre leur rapport final.

"Un récit désirable"

Cet "avis citoyen" devait permettre de répondre collectivement à cette question : "À Bordeaux, comment mieux agir collectivement pour nous adapter à l'urgence climatique ?". À la clé, des propositions innovantes issues de la réflexion de trois groupes : "Ma vie décarbonée", "Osons" et "Un récit désirable pour demain". Au coeur du livret de 70 pages rédigé ; des réponses apportées en matière de mobilité, de logement, de tourisme ou encore d'alimentation...

De quoi alimenter en initiatives la Ville mais aussi le monde associatif et économique et concrétiser des alternatives au mode de vie coûteux pour la planète. "Il y aura un avant et un après 9 février", a insisté le maire de Bordeaux Pierre Hurmic. Les recommandations formulées ne vont pas rester lettre morte. Prochaine étape : la présentation de l'avis des conventionnés en Conseil municipal, le 5 mars, avant un bilan collectif de la démarche, le 15 mai prochain.

Ce projet s'inscrit dans une sollicitation plus large de la Ville vers les habitants : le Contrat démocratique adopté en 2023. Tous les deux ans, une question d'avenir est désormais abordée afin de produire des solutions en concertation.


 
 

Rencontre avec deux membres bénévoles de la commission

Didier
Pourquoi vous êtes-vous impliqué(e) au sein de la Convention citoyenne ?
 
  • Didier
    "J'étais déjà sensible à la question du climat. Mais cette démarche était adaptée, car un collectif agissant est plus fort que n'importe quoi. S'appuyer sur le citoyen permet de se donner plus de chance qu'une réponse adaptée à un sujet si primordial soit apportée. J'ai été à des postes à responsabilité et je peux vous affirmer que si on conçoit le changement de façon pyramidale et du haut vers le bas cela a très peu de chance de fonctionner, il faut faire confiance aux citoyens ils savent quelles sont les solutions..."
     
  • Margaux
    "J'ai fait partie des bénévoles volontaires (NDLR, environ 20% des conventionnés). C'est la première fois que je m'implique de manière active dans une ville. Je ne suis là que depuis un an et demi, mais je voulais changer de posture, entre ma vie de chercheuse et de citoyenne, en participant à une expérience de démocratie collective assez rare."

En quoi cette expérience collective vous a enrichi personnellement ?
 
  • Didier
    "Ce que j'ai découvert, c'est que nous avions tous une fibre démocratique. Bien que nous soyons tous différents, en ayant parfois des positions affirmées très différentes. Il a fallu trouver des voies de sortie, des alternatives pour enjamber les obstacles."
     
  • Margaux
    "A mon sens l'expérience la plus incroyable a été la phase de délibération, basée sur la notion de consentement. Nous avons reformulé nos propositions jusqu'à ce qu'il y ait une formulation de l'avis qui convienne à tous et toutes, en étant constructifs afin de se mettre d'accord sur une voix partagée."
Margaux
Quels exemples de projets concrets avez-vous imaginés pour Bordeaux ?
  
  • Margaux
    "Les questions environnementales sont très fortement associées à celles des inégalités sociales et économiques. Les mesures environnementales ne doivent en aucun cas renforcer ces inégalités. Mon groupe de travail a donc exploré la piste de la semaine de 4 jours et le revenu universel."
     
  • Didier
    "Par exemple, nous pensions à la suppression de la publicité dans l'espace public. Afin que ces surfaces ne soient plus utilisées pour inciter à la consommation, mais deviennent des outils d'éducation citoyenne."

Que dire à ceux/celles qui hésiteraient à s'engager sur la voie de l'implication citoyenne ?
 
  • Didier
    "Tout le monde n'a pas envie d'être toujours actif démocratiquement, sans pour autant que cela fasse de ces personnes des citoyens inutiles. Mais j'ai été travailleur de rue, et je peux vous affirmer que l'on trouve des pépites à chaque étage d'un immeuble. Il faut que la collectivité fasse l'effort d'aller les découvrir."
     
  • Margaux
    "Chacun a des compétences, quel que soit l'endroit où il vit."