Mémoire

Mémoire
Mis à jour le 14 mars 2024


Le 27 avril 1848, suite au décret de Victor Schoelcher, l'esclavage est définitivement aboli en France et dans ses colonies. Le 21 mai 2001, la loi n°2001-434 dite Taubira est promulguée et reconnaît l'esclavage et la traite comme crimes contre l'humanité. Suite à la proposition de Maryse Condé, alors présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, le président de la république fixe au 10 mai, jour de l'adoption en 2001 de la loi Taubira, la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions (fixée par le décret n° 2006-288 du 31 mars 2006).

Un site dédié

Un site web visant à renforcer la pédagogie historique et mémorielle sur les thématiques de l'esclavage et de la traite négrière présente entre autres le parcours mémoriel de la Ville, les personnalités bordelaises abolitionnistes, les armateurs négriers attestés ainsi que des personnes noires liées au Bordeaux des 18e et 19e siècles : www.memoire-esclavage-bordeaux.fr

Plan mémoire

Pose de 5 plaques biographiques sur des rues portant le nom de Bordelais de renom et négriers
Premier port colonial et troisième port négrier entre le 17e et le 19e siècle, Bordeaux a engagé un profond travail de mémoire depuis plus de 15 ans, au travers notamment de l'ouverture de salles sur l'esclavage et la traite négrière au Musée d'Aquitaine en mai 2009 ou encore la pose d'une plaque sur les quais des Chartrons en 2006.

En 2016, une enquête en ligne a été proposée aux bordelaises et bordelais afin de saisir leur familiarité et leur expérience avec les mémoires-histoires de la traite négrière et de l'esclavage à la fois locale et nationale.

Avec 1084 répondants, cette enquête a révélé que :
  • 83% se disent concerné.e.s par les mémoires de la traite et de l'esclavage
  • 96% ont connaissance du passé négrier de la ville
  • 69% estiment que les commémorations du 10 mai ont une signification d'éducation, 59% une signification d'information
  • 62% jugent que la reconnaissance des mémoires traumatiques participe à une meilleure cohésion sociale et une meilleure compréhension et acceptation d'autrui.

A la suite de cette enquête et d'auditions, un plan mémoire de 10 actions a été a été proposé en 2018. Plusieurs actions ont ainsi été déployées sur le territoire parmi lesquelles :
  • La rénovation du Square Toussaint Louverture (Parc aux Angéliques)
  • La création d'un Jardin de la Mémoire (Jardin Botanique)
  • La réalisation d'une sculpture à l'effigie d'une esclave Al Pouessi dite Modeste Testas (Quais Louis XVIII)
  • La création d'un site Internet
  • Une sculpture mémorielle de l'artiste réunionnaise Sandrine Plante-Rougeol inaugurée dans les jardins du Palais Rohan
  • La pose de 5 plaques biographiques sur des rues portant le nom de Bordelais de renom et négriers

Volonté pédagogique 
Dans le cadre de la politique mémorielle municipale sur la traite négrière, l'esclavage et leurs abolitions, un groupe de travail s'est constitué en 2021 avec des représentants associatifs, universitaires, politiques et de l'administration, pour évoquer les personnalités concernées et rédiger les textes biographiques des rues portant le nom de personnes ayant un lien, direct ou non, avec la traite et l'esclavage.

Cinq plaques initialement posées en 2020 (Gramont, Feger, Desse, Gradis, Mareilhac) ont ainsi pu être revues en intégrant des précisions factuelles et la mention à la loi dite Taubira. En mai 2022, une plaque biographique a été apposée rue Colbert, rappelant son passé au sein du gouvernement, sa participation à la conception de la politique coloniale de la France et son rôle dans la rédaction du Code Noir pour les Antilles, relatif à l'administration et la légalisation de l'esclavage dans ces colonies et régissant les relations "maître-esclaves". 

Nouvelle rue
En 2023, cinq nouvelles plaques ont été rédigées pour l'impasse Toussaint Louverture, le cours Journu-Auber, le cours Balguerie-Stuttenberg, la rue Pierre Baour et la rue Daniel Guestier.  

Ces nouvelles plaques et leur visibilité dans l'espace public constituent un outil pédagogique à destination de l'ensemble des Bordelais et visiteurs, mais également à destination des plus jeunes, notamment le public scolaire. Deux classes de Bordeaux et Cenon, investies durant une année sur le champ mémoriel de l'esclavage, ont participé à l'inauguration du 15 janvier 2024. Le travail d'écriture de biographies se poursuit et se traduira par la pose de trois nouvelles plaques en 2024 avec les noms de Nairac, Ravezies et de Bethmann.   

Journées de la mémoire en commémoration de l'esclavage, de la traite négrière et de leurs abolitions

Cet évènement a lieu chaque année à Bordeaux dans le but de rendre hommage aux victimes de l'esclavage et de la traite négrière, aux héros et héroïnes du mouvement abolitionniste.
Evènement sans cesse enrichi depuis sa première édition en 2016, cette manifestation s'attache à inscrire les mémoires et histoires de la traite et de l'esclavage dans l'espace public bordelais.

La 4e édition a permis d'inaugurer le 10 mai 2019, un monument à l'effigie de Modeste Testas, quai Louis XVIII par le maire de Bordeaux, en présence du sculpteur Woodly Caymitte dit Filipo, auteur de la statue, de Lorraine Steed, descendante de Modeste Testas et de l'Etat.