Au début des années 1970, la population de l'agglomération passe de 430 000 à 600 000 habitants. De nouveaux arrivants se sont installés lors des décennies précédentes, venus d'Espagne, puis du Portugal ou de l'ancienne Algérie française devenue indépendante en 1962. La ville change. Le nombre d'étudiants augmente considérablement : de 6 300 juste après la guerre à environ 20 000 en 1965. Le campus laisse peu à peu le centre de l'agglomération pour se développer en périphérie, à Talence et à Pessac. Les étudiants manifestent nombreux en mai 1968, bientôt rejoints, comme ailleurs en France, par des travailleurs en grève. Le Grand Théâtre est brièvement occupé. La nuit du 25 mai, des émeutes font 109 blessés, mais à la fin du mois, le mouvement s'essoufle à Bordeaux comme ailleurs.
Les habitudes changent. En 1969, le premier hypermarché de l'agglomération ouvre à Mérignac. Dans les années 1980, les radios libres investissent les ondes. A partir de 1982, l'équilibre des pouvoirs change entre l'Etat, la région, le département et les communes, devenus collectivités territoriales. En 1990 le TGV fait son entrée en gare Saint Jean. La rocade est achevée en 1993 avec l'ouverture du pont François Mitterrand. Quelques années plus tard, la ville se penche sur son passé à travers le procès de Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde, de juin 1942 à la Libération. Bordeaux tourne une page d'histoire.
En 1995, Alain Juppé prend la suite de Jacques Chaban-Delmas à la tête de Bordeaux. Il lance un grand programme de rénovation urbaine qui voit notamment revenir le tramway (décembre 2003). En décembre 2004, Hugues Martin lui succède pour deux ans comme premier magistrat de la ville. En octobre 2006, Alain Juppé redevient maire de Bordeaux. Il a été réélu en mars 2014.