Conseil municipal Séance du 8 juillet 2025 : la location saisonnière limitée à 90 jours pour soutenir le logement

Vue aérienne de Bordeaux, place des Quinconces
Les locations de résidences principales en meublés saisonniers seront limitées à 90 jours par an à partir de 2026. © JB Menges

Dernier rendez-vous avant la trêve estivale, la séance a été marquée par plusieurs délibérations touchant des sujets majeurs : l’actualisation du plafond de location des résidences principales afin d’encourager le logement pérenne, les mesures adoptées à la suite des recommandations de la Chambre régionale des comptes, ou encore le nouveau destin du centre social de Grand Parc.

À la croisée des problématiques du logement, du tourisme et de l’économie, la question de la location des résidences principales en meublés saisonniers pour de courtes durées a fait l’objet d’une délibération ce 8 juillet. 

Leur plafond de durée de location a été baissé à 90 jours par an, contre 120 auparavant. Une mesure déjà adoptée par des villes dont le parc de logements est en grande tension, comme Paris, Marseille, Saint-Malo ou encore Nice. 

Soutenir le parc résidentiel

Bordeaux n’échappe pas à cette réalité qui impacte les Bordelais confrontés à la carence de logements, et à l’heure où les plateformes touristiques comme Airbnb conservent une très forte popularité, notamment dans les villes très touristiques (7,2 millions de nuitées marchandes à Bordeaux en 2024). 

Pour y répondre, la municipalité a souhaité cet abaissement afin que le parc résidentiel réponde en priorité aux besoins de logement de la population locale.

La Ville privilégie donc une politique de régulation destinée à soutenir les vies de quartiers, parfois impactées par la surreprésentation des locations saisonnières.

3 600

C’est le nombre de meublés de tourisme enregistrés à Bordeaux en 2024, dont 2700 en résidence principales.

Pour permettre de maîtriser cette tendance, la Ville s’était déjà dotée d’outils précieux : les numéros d’enregistrements obligatoires, ou encore des autorisations de changement d’usage à solliciter auprès de la collectivité. Autant d’atouts que les "90 jours" doivent renforcer afin de protéger le parc résidentiel et le droit au logement de chacun.

Cette délibération a été permise par la loi du 19 novembre 2024, et appliquée à Bordeaux à partir du 1er janvier 2026. En revanche, les locations de chambres sans que le loueur ne quitte son logement ne sont pas concernées, tout comme les résidences secondaires.

Le centre social de Grand Parc racheté

Le bâtiment du centre social GP Inten6t va être réhabilité. Pour concrétiser ce projet, la Ville a racheté ce foncier au Département pour la somme de 100 000 euros selon une délibération votée ce 8 juillet. Des travaux d’amélioration énergétique et d’aménagement vont y être menés ces prochains mois. Tout autour, la ferme urbaine « Quartier du goût » s’y développe, avec à la clé la création d’emplois et 3500 m² de terrains cultivés.

Le centre d'animation de Grand Parc, dit "L'Escargot", va être entièrement rénové d'ici 2027. © JB Menges

Le quartier va connaître d’autres transformations à court terme. Le centre d’animation Grand Parc – L’Escargot va également être réhabilité dans le respect de son architecture d’origine, classée "construction remarquable". Une rénovation énergétique ambitieuse va pallier les difficultés d’isolation. Le chantier débutera cet automne pour une livraison prévue en 2027. Les activités du centre déménagent vers le site de l’ancienne crèche du grand parc Gendreau dès cet été, et durant les travaux.

Aux Aubiers, un tout nouveau centre d’animation va aussi voir le jour fin 2027 pour remplacer la structure existante, vétuste et inadaptée. Autant de projets dont le cofinancement a été adopté par le Conseil durant la séance.

Des recommandations suivies

En juillet 2024, la Cour régional des comptes (CRC) adressait un rapport à la Ville de Bordeaux, lui recommandant 14 ajustements précis à la suite d’observations sur la période 2017-2022. La Ville les a suivies :

  • À titre d’exemple, le centre d’entraînement du Haillan, utilisé depuis 1986 par le club des Girondins de Bordeaux, a vu le montant de sa convention d’occupation être amplement réévaluée. Jugée trop faible par la CRC, ce loyer atteint désormais 255 000 euros par an, contre 28 000 jusque-là. Une remise au niveau du marché immobilier.
  • « La Ville a fait de très gros progrès dans le processus d’exécution de sa dépense. Ce qui lui permet, depuis juin 2024, d’améliorer de manière considérable ses délais de paiement qui sont à présent de moins de 30 jours et qui continuent de se réduire sur l’année en cours », a indiqué Claudine Bichet, adjointe en charge des finances, du défi climatique, de la transition énergétique et de l’égalité femmes-hommes.
  • D’autres mesures touchent aux ressources humaines, notamment le rattachement de l’essentiels des agents du Cabinet du maire au Directeur général des services.
La Ville s'est mise en conformité suite à certaines observations de la Cour régionale des comptes sur la période 17-22. © Frédéric Deval - Ville de Bordeaux

Un soutien appuyé au commerce bordelais 

Pour conforter son soutien au commerce de proximité, la municipalité a également voté une série de subventions destinées à des associations de commerçants et artisans pour accompagner leurs programmes d’animations. 

Un geste nécessaire pour affermir leur rôle de vecteur de lien social et leur contribution à la vitalité économique de la ville. Sept sont concernés par cette batterie juilletiste de financements : 
Association des commerçants du haut de la rue Sainte-Catherine, du village de Nansouty, de la rue de Grassi, de la rue du Temple, de Saint-Augustin, l’association Faubourg Saint-Seurin et l’association Saint-Paul Grosse cloche.

La Ville soutient les animations des commerçants, via le vote de subventions spéciales. © C. Barbier - Bordeaux Métropole

En chiffres

Le commerce de proximité

85
Le pourcentage des Bordelais disposant d’une polarité commerciale de proximité à moins de 10 min de chez eux, ou étant à moins de 15 min du centre-ville.
47%
La part des commerces bordelais créés depuis 2019, notamment sur des offres de proximité (alimentation, cafés et restaurants, ou encore dans les domaines de l’hygiène, de la santé et de la beauté).
7,6%
Le taux de vacance des locaux commerciaux du centre-ville (source : Codata, observatoire du commerce et de la vente au détail), loin des moyennes des grandes villes françaises (10 à 12%).