Groupe Bordeaux en luttes - Avril 2024

Dans les coulisses d'une instance si peu transparente et si peu démocratique

Voilà près de 4 ans que dans l'enceinte municipale, nous faisons entendre une voix populaire et anticapitaliste. Après un temps d'adaptation logique et d'apprentissage, on peut dire que ça reste compliqué.
Nous sommes une opposition de gauche minoritaire, sans moyen de contrer une politique qui se trouve en droite ligne des précédentes. Mais indépendamment des aspects comptables (majorité, minorité, nombre d'élu-es), il faut préciser que le fonctionnement des instances "républicaines", nationales ou même locales, n'est pas du tout réglé pour être au service des habitant-es en général. Les conseils municipaux et les votes ne sont que des formalités, les délibérations sont validées sans suspens, la majorité ayant beaucoup plus d'élu-es que le résultat électoral lui donnerait en vrai et les oppositions beaucoup moins d'élu-es. La représentation est largement déformée, au point que ça enlève toute possibilité d'un vrai débat.
Nous pouvons critiquer et proposer une autre politique, mais la majorité s'en moque littéralement, elle nous laisse parler, quand elle n'arrive pas à limiter nos prises de parole, elle attend plus ou moins patiemment que nous ayons fini de dénoncer sa politique, pour passer au vote des délibérations sans la moindre modification. Heureusement pour le système que personne ne suit et ne voit comment ça se passe. Alors bien sûr on peut s'exprimer, c'est déjà pas mal. C'est comme leur conception de la démocratie permanente, une sorte d'entourloupe, où effectivement dans les conseils de quartiers ou lors de projets d'aménagements, la population est consultée, elle peut donner un avis, mais dans un cadre très étroit et de toute façon sans aucun pouvoir de décision ni réel moyen de contrôler ce qui se fera.
Et quand on a des questions, comme sur la pollution avérée des centrales à biomasses, sur le manque de personnel dans les services, sur l'ancien bâtiment Virgin à Gambetta vide depuis 8 ans, sans que la mairie ne cherche à l'occuper pour en faire des logements sociaux, ce n'est pas compliqué, pas de réponse. La soit-disant gauche bordelaise a vite appris le mépris des gens qui sont au pouvoir.
Voilà l'illusion de la démocratie avec les conseils mais les décisions sont prises ailleurs, dans les circuits institutionnels opaques, avec les complicités habituelles des lieux de pouvoirs, politiques et économiques.
Ceci dit, on essaie au mieux de dénoncer ces institutions élitistes et de défendre une politique en priorité au service des plus modestes. Aussi nous rendons compte de notre activité le plus possible (sur Insta, Facebook, X, site...). Nous espérons être utiles, convaincu-es que seule les habitant-es organisé-es peuvent bousculer tout ça pour améliorer nos vies.