2.1 - Bien placer le bâtiment dans son contexte
Les projets immobiliers doivent s’intégrer dans leur contexte urbain.
Un bâtiment réussi est avant tout un bâtiment bien placé dans son environnement, qui dialogue avec le paysage. Un projet satisfaisant doit être un "plus" pour son environnement, il doit le rendre plus attrayant, rajouter ou révéler voire magnifier ses qualités.
Les bâtiments s’inscriront délicatement dans son contexte et le respecter par le choix des volumes, des matériaux et des couleurs.
Une opération peut mettre en valeur le tissu urbain dans lequel elle s’insère. Elle peut aussi constituer un signal fort de renouveau du quartier. S’inscrire dans un tissu urbain ne signifie évidemment pas se livrer au pastiche.
Bien construire à Bordeaux, c’est tenir compte de la qualité de son patrimoine architectural et urbain.
Bordeaux possède un patrimoine d’une grande qualité qui mérite une attention toute particulière. Les qualités de Bordeaux ont été reconnues le 28 juin 2007 lorsque la Ville a été inscrite par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en tant qu’ensemble architectural et urbain exceptionnel et cité historique vivante.
Les projets tiendront compte de ce contexte pour être en osmose avec lui.
Les Bordelais peuvent être légitimement fiers de leur patrimoine historique mais ils doivent aussi être fiers de léguer aux générations à venir le patrimoine construit aujourd’hui.
2.2 - analyser les caractéristiques du site pour en tirer parti
Les projets prennent en compte les spécificités du site : le bâti présent, les caractéristiques sociales et urbaines, les activités déjà en place, la végétation, la topographie, les conditions climatiques de la région et particulières au site, tout comme les points de vue et perspectives et les éventuelles nuisances existantes.
La nature du sol fait l’objet d’une analyse (degré de pollution, inondabilité du site, réseau hydrographique…).
Les ressources potentielles du site (nappes phréatiques, énergies renouvelables…) sont repérées et exploitées.
Lorsqu’il y a du bâti existant sur le terrain, le constructeur mène une réflexion sur sa conservation ou sa démolition en s’interrogeant notamment sur la valeur patrimoniale du bien mais aussi sur sa valeur symbolique et sur le coût que représenterait sa démolition au regard du principe du développement durable.
La démolition de bâti est susceptible d’avoir des conséquences importantes sur la vie des habitants et du quartier en général.
Lorsque l’analyse du projet mène au choix de la démolition du bâti existant, les promoteurs et bailleurs veillent dans la mesure du possible à réutiliser les matériaux issus de la déconstruction. Cette réutilisation a lieu de préférence sur le site lui même quand c’est possible.
2.3 - préserver le cadre de vie des riverains
Bien construire, c’est aussi tenir compte des riverains pour faire en sorte que le projet soit bien perçu par son environnement.
Les projets veillent à préserver le cadre de vie des riverains en respectant leur droit au soleil, au calme et à la vue. Le projet fait l’objet d’une analyse de son impact (impact visuel, sonore, sur l’écoulement des eaux etc…).
2.4 - opter pour une densité adéquate
La densité du projet est choisie en fonction du contexte et des spécificités du projet. Il ne s’agit pas de "remplir" la parcelle en appliquant automatiquement le maximum autorisé par le Plan Local d’Urbanisme mais d’opter pour la densité la plus adaptée au site. Dans certains cas, il faut savoir construire dense. Mais pas toujours : tout dépend du contexte.
Les modèles de construction seront aussi attractifs que les échoppes ou les villas et chercheront à préserver l’intimité malgré la proximité inhérente à la vie urbaine.
Les constructions sont conçues de façon compacte afin de limiter les déperditions énergétiques et les quantités de matériaux non renouvelables mis en oeuvre.
2.5 - permettre une mixité fonctionnelle et sociale
Les grands projets doivent proposer une mixité fonctionnelle sous réserve de la compatibilité des différentes activités.
On parle de mixité fonctionnelle dans une opération immobilière lorsque plusieurs fonctions (exemple : habitat et commerce) y sont représentées.
Le développement durable induit le regroupement des activités, des logements, des commerces et des loisirs pour limiter les déplacements et stopper la dépendance à la voiture.
L’animation de la ville vient de la mixité des fonctions.
Cette mixité permet de créer un quartier vivant que chacun fréquente pour des raisons différentes mais où tous se croisent.
Il est important de produire une offre de logements équilibrée et diversifiée. Un projet doit permettre l’occupation par une population diversifiée, venant de différents milieux, de différentes classes d’âge, de différents parcours, de différentes conditions physiques…
Dans le même but, la mixité sociale (accession libre, accession sociale, accession abordable, locatif libre, conventionné…) est la règle.
2.6 - proposer un grand confort d’usage aux futurs occupants
Nous passons la grande majorité de notre temps à l’intérieur des constructions. Notre qualité de vie dépend donc essentiellement des choix faits dès la conception du bâtiment. Offrir des logements de qualité aux Bordelais est sans doute la mesure la plus efficace pour lutter contre l’étalement urbain.
Les logements disposeront d’une surface confortable. L'espace est en effet un enjeu prioritaire pour le confort des occupants dans le logement d'aujourd'hui.
Un logement où il fait bon vivre est souvent un grand logement où l’on peut vivre ensemble tout en ménageant à chacun sa place. L’espace n’est pas qu’intérieur. Les logements doivent avoir si possible des prolongements sur l’extérieur de type vérandas, terrasses, serres, loggias…
Ces "accessoires" améliorent grandement le confort intérieur, donnent plus d’espace à vivre aux habitants et peuvent apporter des réponses en termes d’isolation.
Les balcons ont une taille permettant d’installer une table et des chaises afin de profiter réellement de cet espace extérieur.
Les logements traversants ou avec double orientation sont favorisés. En effet, un logement traversant offre de réelles possibilités de ventilation et sera donc plus confortable l’été.
Une réflexion en coût global est menée afin d’anticiper les coûts de fonctionnement des futurs bâtiments. La charge finale résulte du cumul des postes coût d’investissement + coût d’exploitation + coût d’entretien à venir + renouvellement des matériaux. Il serait intéressant de donner aux futurs habitants une évaluation de leur facture énergétique.
Le constructeur envisage dès la conception du projet les dispositions pour l’entretien du ou des bâtiments et sa commodité (vitrage, éclairage, façade, etc...).
La maintenance du bâtiment (accessibilité des éléments techniques et des points d’alimentation en eau et en électricité…) est notamment prévue. C’est elle qui garantit à un bâtiment sa pérennité dans le temps et donc le confort de ses habitants.
Les matériaux utilisés pour les murs, les façades (isolants, enduits, bardage etc…), les menuiseries, les revêtements de sols, les toitures sont choisis au regard notamment d’un objectif de durabilité.
La santé des occupants (qualité de l’air, utilisation de matériaux et de revêtements inertes, qualité de l’eau, qualité sanitaire des espaces…), le confort acoustique et le confort olfactif sont recherchés.
Les espaces communs sont conçus de telle manière que les futurs occupants puissent en jouir en toute tranquillité. L’accent est mis particulièrement sur les transparences et la lisibilité des espaces communs afin d’établir un climat de paix et de sécurité.
L’éclairage naturel est recherché notamment dans les cages d’escaliers. Il apporte confort visuel et sécurité.
Le traitement paysager des aménagements extérieurs (espèces végétales, nature des revêtements, espaces en pleine terre, éclairage, entretien, etc...) privilégie le végétal par rapport au minéral.
Le besoin de nature des habitants doit pouvoir être satisfait même en ville.
Pour les programmes importants, le traitement des liaisons douces est soigné. Elles contribuent à une meilleure accessibilité au quartier et favorisent l’émergence de pratiques alternatives de déplacements.
Les circulations prennent spécialement en compte les besoins des personnes les plus vulnérables que sont les enfants (poussettes, promenades, jeux, achats, chemin de l’école), les personnes âgées, les mal voyants et les personnes à mobilité réduite.
La Ville attache du prix à la diffusion de guides des bonnes pratiques en matière de réduction des consommations énergétiques à l’attention des futurs utilisateurs. Ce type de guide peut permettre de sensibiliser les usagers à l’importance d’un entretien régulier et de qualité. Les promoteurs comme les bailleurs doivent prévoir d’éditer de tels guides, adaptés à leur projet.
Le projet prend en compte le tri sélectif en adaptant la dimension des locaux poubelles. La localisation de ces locaux est étudiée de manière à en faciliter l’accès depuis les logements.
2.7 - construire des projets performants dans l’utilisation et la gestion des ressources
Les projets immobiliers étudient les différentes possibilités de récupération et de gestion de l’eau. L’aménagement du terrain permet notamment de favoriser sa rétention, sa filtration et de limiter les obstacles à la circulation des eaux de pluie.
Le problème de l’imperméabilisation (écrêtage des crues, stockage des eaux…) des sols est traité.
Le niveau énergétique visé pour l’opération est le plus performant possible en essayant de viser une consommation maximale de 50 kWh/m2/an. Les besoins énergétiques sont réduits par un travail sur la qualité de l'enveloppe, l’implantation, la volumétrie, le niveau d'isolation et le recours aux énergies renouvelables.
Economiser l’énergie permet en effet à la fois de réduire les charges liées aux consommations de fluides et les émissions de gaz à effet de serre. L’énergie grise des matériaux utilisés doit être le plus faible possible.
La provenance des matériaux est étudiée en privilégiant la production locale.
Une démarche d’architecture bioclimatique (ensoleillement, masque, orientation, gestions des apports thermiques et lumineux, confort d’été) est engagée. La position et la dimension des surfaces vitrées se fait en fonction de cette orientation.
Il est souhaitable d’établir un bilan CO2 prévisionnel pour les consommations énergétiques. Par ailleurs, dans la mesure des éléments maîtrisés par l’opérateur, la réalisation d’un Bilan Carbone pourrait être envisagée pour permettre l’établissement d’un bilan annuel chiffré des émissions de gaz à effet de serre.
L’utilisation des toitures et des façades comme support énergétique (support de panneaux solaires ou photovoltaïques) doit être recherchée.
Les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire envisagés et les dispositifs de ventilation prévus seront adéquatement choisis.
2.8 - élaborer des projets évolutifs
L’opération est envisagée pour favoriser dans la mesure du possible la modification ultérieure des usages, étant entendu que les opérations en acquisition-amélioration rendent plus complexe la prise en compte de cet objectif.
A la lumière de l’urbanisation toujours grandissante, la transformation d’un immeuble de bureaux en un complexe de logements peut parfois être pertinente. Il faut alors qu’elle soit possible
Afin d’augmenter la durée de vie d’un bâtiment, il est donc essentiel de définir, dès la phase de conception, le principe de flexibilité, garantie de pérennité et d’adaptabilité aux évolutions futures.
Le projet s’adapte également à l’évolution des styles de vie et des modèles familiaux (appartements communicants, facilement divisibles etc…) et intègre, si possible, des possibilités d’extension.
2.9 - organiser un chantier exemplaire
Le chantier est géré en respectant l’environnement et le voisinage (traitement des déchets et des pollutions diverses, maîtrise des nuisances).
Le secteur du BTP produit chaque année des milliers de tonnes de déchets. Il faut donc engager une réflexion dès la phase de conception en vue de mettre en oeuvre une politique d’élimination et de valorisation des déchets de chantier.
Les riverains doivent être informés des éventuelles gênes occasionnées par le chantier (bruits, poussières, trafic des véhicules…) et en être, autant que possible, protégés. Les riverains concernés sont l’ensemble des personnes susceptibles d’être incommodées par le chantier : habitants, professionnels du quartier, associations, scolaires... Lors de la réalisation d’un chantier, leur environnement est profondément modifié. Il est donc normal de les informer, d’échanger avec eux sur le déroulement des travaux et la réduction des nuisances dues au chantier ainsi que sur l’insertion du projet dans le site.