Cet été à Bordeaux : voyagez à domicile
L'été à Bordeaux, c'est l'opportunité de redécouvrir la ville et d'en profiter sous un nouveau jour ! Impossible à résumer à ses grands monuments, Bordeaux dispose d'une face cachée qui se dévoile aux promeneurs pour peu qu'on pousse certaines portes ou que l'on observe attentivement certaines façades. Rues médiévales originales, commerces de plus de 250 ans, coins de nature inattendus ou lieux de culture foisonnants, Bordeaux se révèle à vous cet été, toujours plus belle et insolite.
Tout au long de l'été, nous vous proposons des idées de balades et des surprises imaginées pour tous les goûts et toutes les envies !
- Lieux de cultes et cimetière
- Les maisons illustres
- Le street-art à Bordeaux
- Se restaurer... et admirer
- Les boutiques historiques
- Un été de lecteur
- Bordeaux vue de haut
- La culture en fête
- Un patrimoine déroutant
- Des coins de nature à dénicher
- Rendez-vous chaque semaine tout au long de l'été
Lieux de cultes et cimetière
Le patrimoine bordelais se découvre aussi dans certains lieux de culte et de souvenirs.
Le cimetière de la Chartreuse abrite le cénotaphe du peintre et graveur espagnol Francisco Goya (1746-1828). C'est à Bordeaux que l'artiste a débarqué il y a 200 ans avant d'y finir sa vie.
De nombreuses autres sépultures de la Chartreuse sont remarquables et témoignent des styles très disparates des époques des défunts, négociants, politiques ou artistes.
Face à la principale entrée du cimetière, l'église Saint-Bruno abrite également une oeuvre précieuse : une sculpture de l'archange Gabriel réalisée par le Bernin, artiste baroque italien phare.
Tout près, la basilique Saint-Seurin présente un vestige presque aussi ancien que le Palais Gallien, la crypte du plus ancien cimetière chrétien de la ville. La légende veut même que Charlemagne y ait déposé l'olifant de Roland après son retour d'Espagne.
La basilique Saint-Michel abrite également une rareté, un retable de quatre reliefs d'albâtre du 15e siècle. Ceux-ci ont la particularité d'avoir été volés (et remplacés par des copies ayant dupé les usagers de la basilique un temps) dans les années 1980. Ils ont depuis été retrouvés et remis à leur place.
Visites de la crypte de la basilique Saint-Seurin : 05 56 00 66 00
Les maisons illustres
Bordeaux a accueilli des personnages de renom durant son histoire (de passage, mais pas seulement) ainsi que des architectes illustres.
Les édifices de l'architecte local Cyprien Alfred-Duprat valent souvent le détour, comme la Maison Cantonale (Bastide, style Art nouveau).
L'Hôtel Frugès est un autre joyau, édifié par l'architecte Pierre Ferret entre 1912 et 1927 pour l'industriel Henry Frugès, quartier Saint-Seurin. Art déco, Art nouveau, influences orientalistes, son ancien résident y a concentré tout un patrimoine artistique remarquable.
L'Institut Magrez, lieu de culture dédié aux artistes contemporains, est installé dans le château Labottière, prestigieux hôtel particulier du 18e siècle. Son jardin à la française est également admirable.
Maison Cantonale : 20 rue de Châteauneuf
Hôtel Frugès : 63 place des Martyrs-de-la-Résistance
Institut Bernard Magrez : 6 rue de Tivoli - institut-bernard-magrez.com
Le street-art à Bordeaux
Les oeuvres d'artistes contemporains couvrent les murs de nombreux quartiers de Bordeaux. Des artistes comme ceux du collectif Full Color, ALBER ou A-MO ont essaimé dans toute la ville, pour le bonheur des passants. Certains "spots" sont même renouvelés très souvent avec des oeuvres éphémères.
Place du Palais, le renard d'A-MO, vous fait les yeux doux. Rue Buhan, une école d'échec a joyeusement couvert son volet métallique.
Quartier des Chartrons, la place Paul et Jean-Paul Avisseau accueille des fresques de taille XXL. Des oeuvres souvent renouvelées, quand c'est la volonté des artistes, comme sur le M.U.R. Le gymnase des Chartrons y est couvert par une oeuvre du collectif MonkeyBird.
Rive droite, l'écosystème Darwin est également une terre d'accueil fertile des artistes urbains.
Plus loin, sous le pont Saint-Émilion à la limite de Cenon, l'association Exit a couvert des piliers d'oeuvres colossales.
Se restaurer... et admirer
Certains établissements de restauration bordelais allient le plaisir au spectaculaire. C'est le cas du bar Castan, dont la rocaille enveloppe la clientèle depuis plus d'un siècle. Une marquise imposante et multicolore plonge même l'endroit dans une lumière indéfinissable.
Lancé en 1825, le restaurant Le Chapon Fin suscite le même ravissement. Il est possible d'y réserver une table, de le visiter ou même de faire une dégustation dans sa cave.
Quartier de la gare, le Café du Levant propose son ambiance "grande brasserie" depuis 1896, entre Art nouveau, Art déco et son décor mouluré.
Les Quinconces sont un autre secteur privilégié pour découvrir les vieilles brasseries : Le Noailles (1932), Le 1925 (ex-Bistrot des Quinconces) ou encore La Belle Époque (1865). Le Café des Arts (cours Victor-Hugo, début 20e) dispose aussi d'un charme inébranlable.
Véritable institution de la place Pey-Berland, Le Café Français accueille sa clientèle depuis 1899 devant la façade nord de la cathédrale Saint-André.
Cours de la Martinique, la boulangerie Au Pétrin Moissagais, ouverte depuis le 18e siècle, fait figure de pilier. Son fournil artisanal d'origine datant de 1765, visible depuis la caisse, vaut le détour.
Bar Castan : 2 quai des Douanes
Le Chapon Fin : 5 rue Montesquieu
Le Café du Levant : 53 rue du Vieux Four
Le Noailles : 12 allées de Tourny
Le 1925 : 4 place des Quinconces
La Belle Epoque : 2 allées d'Orléans
Le Café Français : 5 place Pey-Berland
Au Pétrin Moissagais : 72 cours de la Martinique
Les boutiques historiques
De nombreux magasins de Bordeaux disposent d'une très longue histoire. Y ont été conservés un coeur d'activité inchangé depuis de nombreuses années, un savoir-faire revendiqué et l'âme des époques de leur ouverture.
Côté Grand-Théâtre, la Galerie Bordelaise a ouvert ses portes en 1834. Elle a été construite à l'initiative de négociants sud-américains fuyant la guerre d'indépendance mexicaine et rappelle les allées couvertes parisiennes. À ceci près que leur homologue bordelaise fut construite dans la diagonale de l'îlot résidentiel, une rareté.
Le cours Alsace-Lorraine regorge de pépites : Au Sanglier de Russie (n°67,matériel de soin masculin, créé en 1814), la Pharmacie François (n°70,1729) et les Corsets Papillon (n°88, fin du 19e siècle).
Aux Grand-Hommes, la quincaillerie Béjottes a débuté son histoire en 1930. À quelques encablures, la mercerie Laffargue s'est établie rue des Remparts en 1904, en ayant d'abord ouvert rue Sainte-Catherine dès la fin de la guerre de 1870. Tout près, rue des Trois Conils, la Quincaillerie Besombes, spécialisée dans les poignées de meubles anciens et les boules de rampe, a été lancée en 1915.
Galerie Bordelaise : 12 rue Sainte-Catherine
Quincaillerie Béjottes : 7 et 11 rue Condillac
Mercerie Laffargue : 5 rue des Remparts
Quincaillerie Besombes : 48 rue des Trois-Conils
Un été de lecteur
Pour dégoter des idées de lectures stimulantes durant l'été, le mieux est encore de se tourner vers des professionnels. Et quand le cadre d'une librairie peut être inspirant, l'intérêt devient double ! La librairie La Nuit des Rois s'est spécialisée dans les ouvrages anciens, mais aussi les livres d'occasion, les affiches et les lithographies. Les publications régionales et bordelaises font également florès sur ses étagères.
La librairie Olympique, installée au coeur des Chartrons depuis 1989, est à la fois un établissement de quartier devenu célèbre, un havre pour la poésie et une maison d'édition. Du côté du palais des Sports, les 400 coups proposent de dénicher des pépites entre BD, livre d'enfant, classique ou ouvrage cinéphile. Rive droite, la librairie Le Passeur fait le lien entre jeunesse, littérature, BD et même livres pratiques. Elle sera néanmoins fermée en juillet pour travaux.
D'autres institutions bordelaises restent immanquables : la librairie Mollat (fondée en 1896), la Machine à Lire, La Mauvaise Réputation ou encore Comptines, spécialisée dans la jeunesse. Entre de nombreuses autres !
A savoir. Pour vos envies de lecture, les bibliothèques municipales restent ouvertes également tout l'été.
La Nuit des Rois : 38 rue des Ayres (Saint-Paul)
Librairie Olympique : 23 rue Rode
Les 400 Coups : 36 rue du Maréchal Joffre
Librairie Le Passeur : 9 avenue Thiers
Librairie Mollat : 15 rue Vital Carles
La Machine à Lire : 8 place du Parlement
La Mauvaise Réputation : 19 rue des Argentiers
Comptines : 5 rue Duffour Dubergier
Bordeaux vue de haut
Pour admirer Bordeaux, plusieurs possibilités s'offrent au promeneur afin de ponctuer une balade, ou même un footing.
Quartier Paludate, la Meca (Maison de l'économie créative et de la culture en Aquitaine) dispose d'une terrasse de 850 m² ouverte au public depuis son inauguration en 2019. Elle donne sur le fleuve et la façade des quais côté sud. Un point de vue inédit jusque-là.
À l'autre bout du fleuve, le parc de l'Ermitage (Lormont) offre un panorama inversé sur le port de la Lune, côté nord depuis ce relief étonnant faisant dialoguer les eaux d'un étang et celles de la Garonne. En sillonnant les bords de Garonne, rive droite, des vues insolites sur le fleuve et la vieille ville s'offrent également à vous.
Non loin, la Cité du Vin ponctue sa visite au dernier étage d'une jolie vue sur le pont Chaban-Delmas, les Bassins à flot et les Chartrons.
La Tour Pey-Berland reste un incontournable pour qui veut admirer la ville à 360 degrés en son coeur même.
La culture en fête
Pour éveiller sa curiosité, de nombreux concerts, festivals et expositions sont au programme. Aperçu de quelques incontournables.
Au parc Rivière, le sculpteur local André Abram expose ses oeuvres monumentales en bronze du 12 juin au 22 septembre. Une première à Bordeaux pour cet artiste de renom.
Pour profiter des chaudes soirées bordelaises, le festival Relâche garde le rythme jusqu'au 30 août. Dès le mois de juin, il est possible de profiter de ses concerts organisés par l'association Allez les Filles à Bordeaux et dans l'agglomération.
Du 11 au 28 juillet, Dansons sur les quais réinvestit la rive gauche au niveau des Quinconces.
Un patrimoine déroutant
Quand on s'enfonce dans ses quartiers les plus anciens (Saint-Michel, Saint-Paul ou Saint-Pierre), Bordeaux peut vite vous mettre à l'abri du soleil et vous exposer son histoire dans le centre de Bordeaux.
Ses rues les plus étroites portent souvent le témoignage d'un très ancien tracé dont les noms ont évolué au grè des négociants qui y ont habité ou d'une appellation gasconne transformée. Si la rue du Muguet, l'impasse rue Maubec ou la rue du Soleil sont peut-être les plus exiguës, l'impasse de la rue Neuve possède certainement l'histoire la plus intrigante. C'est le long de cette voie proche de la Grosse Cloche que se trouve certainement la plus vieille demeure de Bordeaux, édifiée au 14e siècle. Au bout, y vivait Jeanne de Lartigue, épouse de Montesquieu.
Omniprésents sur les façades des immeubles du 18e siècle, plus de 3 000 mascarons présentent autant de visages énigmatiques, des dieux antiques ou des têtes d'animaux dont le sens premier s'est très souvent perdu. Les observer peut néanmoins donner un indice de l'identité et de l'activité des propriétaires de l'époque.
Enfin, pourquoi ne pas se balader le long des vestiges des murs d'enceinte ? Trois générations de remparts s'y côtoient (époque romaine, 13e et 14e siècles), dont les plus visibles datent du 14e siècle, quartier Sainte-Croix, aux Capucins, au niveau de la Grosse Cloche et de la Porte Cailhau, ou encore du Fort du Hâ. Des contours qui forgent un récit de l'expansion progressive de la ville.
Des coins de nature à dénicher
Si les grands classiques font toujours recette (Jardin public, Parc bordelais, quais rives gauche et droite), des coins de Bordeaux proposent une nature étonnante.
Construit au 17e siècle, l'Hôtel de Ragueneau abritait les Archives municipales jusqu'en 2015. Sa glycine est l'une des plus impressionnantes. Elle y prospère avec appétit grâce au sol marécageux de Bordeaux depuis plus de 250 ans.
En plein coeur du quartier Saint-Pierre, le square Vinet présente une originalité au détour de la rue du Pas-Saint-Georges : un double mur végétal, l'un des plus longs de France au moment de sa conception. De quoi s'offrir un moment frais au milieu de ses déambulations.
Certains arbres remarquables du Jardin public (cyprès des marais du Mexique) et du moins connu parc Rivière (cyprès chauve, dit "le Majestueux") valent le détour pour profiter d'une ombre propice et apaisante.