Des panneaux photovoltaïques bientôt installés sur la base sous-marine

Les panneaux seront mis en production dès juillet 2025.

Publié le mercredi 31 janvier 2024

La Ville lance un appel à candidatures pour couvrir 25 000 m² de toits. L'objectif : contribuer à la production d'énergies renouvelables et à l'indépendance énergétique du territoire. 

Un appel à projet pour la solarisation du toit de la base sous-marine

Les toits de la base sous-marine sont un écosystème fascinant. Quatre hectares couvrent le bâtiment construit sous l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, dont 3 hectares équipés de pare-bombes, impressionnant maillage qui recouvre 6 m de béton à 20 m de hauteur. C'est cette surface étonnante que la Ville souhaite exploiter en lançant un appel à projet afin de l'équiper de panneaux photovoltaïques. Jusqu'à 25 000 m² pourront être installés, en tenant compte des spécificités patrimoniales du lieu, chargé de 80 ans d'histoire.

Une Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT) sera signée par la Ville pour une durée maximale de 30 ans afin de permettre à un opérateur privé d'investir dans la construction de la ou les centrale(s) photovoltaïque(s). La société d'économie mixte Bordeaux Métropole Aménagement (BMA) est chargée de l'appel à projet. L'investissement financier de la Ville sera ainsi nul. La limite de remise des dossiers est fixée au 19 avril 2024. Mise en production prévue dès juillet 2025. Cette électricité sera ensuite injectée au réseau Enedis et utilisée localement.

Quand Bordeaux change la donne

Classée en tant qu' "Architecture Contemporaine Remarquable" par les Bâtiments de France, la base sous-marine ne pourra donc pas être recouverte en intégralité, notamment pour des raisons techniques. Un périmètre de 9 200 m² est d'abord privilégié sur la partie arrière du bâtiment, non bétonné sur son toit. 15 800 m² supplémentaires exploitables ont été délimités sur le gros de la construction, excluant les bords des Bassins à Flot. Une "insertion harmonieuse" selon Vincent Cassagnaud, architecte des Bâtiments de France à Bordeaux, pour qui "il est possible que Bordeaux donne le la afin de concilier ces deux paramètres : la production d'énergie et la préservation du patrimoine".

En dialoguant avec les Bâtiments de France, la Ville de Bordeaux tente ainsi de créer un nouveau chemin pour faciliter l'implantation des panneaux photovoltaïques sur des bâtiments publics, dont certains, emblématiques, comportent des complexités propres.

Les toits de la base sous-marine et leur maillage de béton.

Des bâtiments publics déjà équipés

Marqueur fort de la politique municipale, la solarisation des bâtiments publics et des espaces privés en général va déjà bon train. Elle est envisagée "partout où les sols sont déjà artificialisés", indique le Maire, Pierre Hurmic. Plusieurs piscines, parkings, gymnases et écoles ont déjà été équipés, 3 000 m² supplémentaires le seront en 2024. Les infrastructures routières, et notamment les 45 km de rocade, sont également visées par la municipalité. Au total, l'objectif de 60 000 m² d'installation de panneaux est fixé pour 2026.

La cadence est également tenue dans le domaine privé. En 2023, 276 demandes d'autorisation de panneaux photovoltaïques ont été acceptées par la Ville, soit sept fois plus qu'en 2020 (seules une dizaine ont été refusées, notamment pour des raisons patrimoniales).

Produire ce que la Ville consomme

L'autonomie énergétique des bâtiments municipaux progresse également à grands pas. De 3% en 2020, elle atteint aujourd'hui 19% avec le cap des 41% planifié pour 2026. Cet objectif de décarbonation fixé sur le mandat se combine à une démarche de sobriété (moins 25% de dépenses énergétiques), une autoconsommation de 25% et un recours à 100% d'électricité verte.

Le programme d'aménagement d'ensemble des Bassins à flot se poursuit. Un parc boisé de 4 hectares va voir le jour en 2025 derrière la base sous-marine.

Le Maire Pierre Hurmic lors du lancement de l'appel à projet ce lundi 29 janvier 2024, sur les toits de la base sous-marine.