Le mag Bordeaux : des contenus inédits 24h avec... le GIP Médiation
Mis à jour le 12 mai 2025

Cette équipe de médiateurs intervient dans l’ensemble du territoire de la ville pour aller vers les habitants et écouter leurs besoins. Conflits de voisinage, échanges et prévention, connaissance du terrain associatif et de la grande précarité, le Groupement d'Intérêt Public (GIP) est sur tous les fronts.
9h
Pour Salim, coordinateur du secteur sud, la journée débute à l’extrémité de la rive droite, quai de la Souys. C’est ici que les équipes du quartier Bastide-Benauge et de l’unité "squats" issues du GIP Médiation se retrouvent ce jeudi matin. Dans ce secteur en mutation, un camp de migrants s’est établi. Une séquence entre déménagements et grande précarité. "Nous les écoutons. Nous recensons leurs besoins essentiels : eau, électricité… Et nous faisons interagir avec eux les partenaires si nécessaire : associatifs ou institutionnels", présente Salim, flanqué de trois collègues. Un quadragénaire ghanéen souffrant du dos trouve une oreille attentive pour le guider vers l’hôpital Saint-André.
10h
Plus loin, un groupe bulgare s’est établi dans l’attente d’un départ proche et contraint. Ce matin, le camp est quasi vidé de ses habitants. La plupart des adultes sont absents, mobilisés par des travaux saisonniers, dans le secteur du bâtiment ou de la mécanique. Les enfants sont à l’école. On y offre tout de même le café à l’arrivée des médiateurs. Parmi eux, Ani parle le bulgare. Arrivée en France à 10 ans, elle y est devenue interprète avant d’intégrer le GIP. Au centre des préoccupations, le suivi scolaire, la logistique et les questions de santé. "L’idée est de garder une proximité, d’être visible pour anticiper les risques et faciliter l’accès aux droits. De la réussite éducative des plus jeunes dépend beaucoup leur avenir", explique David Dumeau, responsable de l’unité "squats".
12h30
Salim et William longent la voie de chemin de fer pour se rendre à la Benauge. Ils vont y préparer la permanence de l’après-midi du triporteur numérique. Ce dispositif pensé avec un bailleur social permet aux habitants de réaliser des démarches administratives avec l’appui de médiateurs. Au nouveau local France Travail, l’équipe tente de résoudre des conflits de voisinage. Au cœur des débats le plus souvent : des nuisances sonores ou de propreté. "Nous restons impartiaux. Nous sommes là pour tenter de mettre en œuvre des solutions. Tout marche sur la libre adhésion et dans le respect de la confidentialité", explique William. Des initiatives avec la jeunesse sont nombreuses, en partenariat avec des acteurs économique et sociaux, notamment dans le domaine de la recherche d’emploi.
14h
Actuellement, le GIP déploie ses équipes dans de nouveaux secteurs. À Caudéran, un binôme a été lancé en début d’année, installé au sein de la Mairie de quartier. "On va sur le terrain au contact des habitants pour créer du lien social, ou le réparer, apaiser les tensions", indique Edouard. Les Bordelais peuvent être aiguillés vers le Centre Communal d’Action Sociale, la Maison du Département des Solidarités, la Maison de Justice et du Droit, les centres sociaux… "On se rend là où des problèmes sont identifiés et on tente d’améliorer le quotidien des habitants…".
16h
Sur les quais de la rive gauche, le duo de l’équipe de la "vie nocturne" débute sa journée. "Notre mission, c’est de rendre les soirées des étudiants plus sûres en leur apportant une présence active", explique le tandem. En allant à la rencontre de la population sur les quais ou dans le tram pour sensibiliser aux conduites à risques, en discutant "sans jugement" avec chacun, le travail ne manque pas.
22h
C’est justement près des établissements de nuit des Bassins à flot que l’équipe se retrouve ce jour-là. De mars à octobre, sa présence rassurante et visible est bien accueillie par les fêtards. Jusqu’à minuit, l’équipe ira à leur rencontre mais aussi auprès des professionnels pour faire de la soirée un moment agréable pour tous.
Le GIP : mode d’emploi
Le GIP Médiation a 11 ans. Ce Groupement d’Intérêt Public compte 36 agents répartis en plusieurs équipes de secteurs : Aubiers/Saint-Louis/Grand Parc, Bacalan/Caudéran/ Saint-Augustin/Nansouty, Saint-Michel, Centre-ville, Belcier/ Saint-Jean, Bègles/Le Dorat et Bastide/Benauge, ainsi qu’une équipe "vie nocturne" et "squats". Il est financé à la fois par la Ville, la Métropole, le Département, la Région et des bailleurs sociaux.