Éclats de voix

Cette année, les voix dEurydice célèbrent la nature à travers des œuvres profanes empreintes de ferveur. La nuit étoilée (Sure on this Shining Night) de Morten Lauridsen exprime un bien-être serein, quune journée de printemps à lapparence paisible (Sweet Day de Ralph Vaughan Williams) viendra voiler de lombre de la mort, en écho à la plaintive tristesse dune femme amoureuse, Desdemone, dont les larmes attendrissent les pierres et se mêlent au ruisseau (The Willow Song). Loin du calme et du silence, les pulsions fondamentales de la vie sont traduites, dans une alliance donomatopées et de rythmes saccadés, par The Joiku de Jukka Linkola, mais aussi par Famine Song (Matthew Culloton), chant despoir et de douleur de travailleuses appelant la pluie et sa fertilité.

Nature et féminité se retrouvent dans la présence de Marie, figure lumineuse du programme sacré avec lAve Maria de Michaël Head, deux versions contemporaines et très différentes du Salve Regina (Javier Busto et Tokuhide Niimi) , mais aussi, texte moins connu, un très bel Ave Generosa mis en musique par Ola Gjeilo. Le reste des œuvres religieuses est centré sur la figure de Dieu, avec un appel à chanter sa louange (Cantate Domino) par Rupert Lang, un Notre Père du compositeur espagnol Xabier Sarasola, et léclatante Messe n°6 du compositeur roumain György Orban.