La tarification de l’eau améliorée : un progrès social et environnemental

La gestion de l'eau par la régie de l'Eau Bordeaux Métropole, ce sont 23 communes concernées (toute la métropole hors Martignas-sur-Jalle, Ambarès-et-Lagrave, Bassens, Carbon-Blanc et Artigues-près-Bordeaux) et 300 000 foyers raccordés. Après un passage en régie publique en 2023, les tarifs pour les usagers ont été entièrement revus à la suite d'un travail de fond menée par la Métropole et la régie. La nouvelle structure tarifaire mise en place début 2024 a eu pour but de produire davantage de justice entre usagers d'habitats collectifs et de responsabiliser la consommation de chacun.

"L'idée de ce nouveau système est de se mettre en accord avec le territoire afin que chacun puisse mesurer la distinction entre consommation essentielle et confort, et de permettre aux plus sobres d'être récompensés", indique Sylvie Cassou-Schotte, présidente de la régie de l'Eau Bordeaux Métropole et vice-présidente de la Métropole en charge de l'eau et de l'assainissement.

Une tarification plus juste et incitative

Auparavant fixé en trois tranches progressives, le tarif de l'eau est désormais le même pour tous. Soit :

• Une part fixe de 43,68 euros par an (60 euros auparavant)
• Une part variable à 1,51 euro le mètre cube consommé.
• Des frais d'ouverture de compteur à 15 euros (50 euros auparavant).

La facture d'eau tout compris, à savoir la distribution d'eau, l'assainissement et les autres redevances et taxes, pour 120 m3 (facture de référence) est donc de 479,67 € au 1er janvier 2024, ou encore de 3,99 €/m3).

En quoi cette nouvelle grille est-elle plus équitable ? Elle permet aux habitants résidants en logement collectif (41% des ménages) et n'ayant pas de facture individuelle, de ne pas systématiquement basculer sur la tranche la plus chère, mais de payer équitablement entre foyers en calquant le coût sur la consommation réelle. Le système précédent, sans connaissance de la composition des ménages et de leur sociologie, répercutait une injustice désormais corrigée.

Ce changement va notamment bénéficier aux personnes seules, qui représentent 50% des foyers de la métropole.

"Trop d'habitants vivant en logement collectif se voyaient facturer l'eau à un coût élevé. En raison notamment de la mauvaise connaissance du nombre d'habitants par abonné. Ce nouveau barème va permettre d'avoir une meilleure transparence", souligne Sylvie Cassou-Schotte. Le nouveau tarif va aussi permettre à l'ensemble des abonnés de mieux maîtriser l'évolution de sa consommation et mieux récompenser la sobriété.

Inflation amortie et soutien aux plus fragiles

Par ailleurs, la Régie de l'Eau Bordeaux Métropole a amorti considérablement l'inflation générale sur ses tarifs (zéro évolution en 2023, +3% en 2024). Ce qui permet aux habitants de bénéficier d'un tarif en-dessous du niveau national (3,99 €/m3 contre 4,34 €/m3 en moyenne en France).

Pour les plus fragiles, un système de chèque-eau, jusque-là mal connu, va être automatisé grâce à un nouvel accord bientôt passé entre la régie et la CAF de la Gironde. Un système jusque-là basé sur la demande des usagers qui n'avait pas complétement trouvé son efficacité.

L'eau en trois chiffres

• Pour rappel, l'eau du robinet de la métropole est 200 fois moins chère en moyenne que l'eau en bouteille.
• Une minute de douche en moins sur la métropole représente de 3 à 4 millions de mètres cube consommés en moins sur une année.

Chaque année, environ 40 à 45 millions de mètres cube sont consommés dans les 23 communes de la Métropole gérées par la régie.