Petite enfance Une journée dans les crèches et les écoles
Publié le 4 juillet 2025

Pour répondre aux besoins des familles et permettre aux enfants de s’épanouir, la Ville soutient la parentalité en perfectionnant son accueil. Rencontre avec ces agents et usagers tout au long d’une journée.
Un article extrait du magazine municipal "le mag Bordeaux" n°503
Ce numéro revient, en chiffres et en images, sur 5 années de réalisations municipales dans chaque quartier.
8h15 Accueil à la crèche
Lisa fêtera ses 2 ans en septembre. À la crèche Armand-Faulat (Caudéran), son père, Guillaume, la dépose pour la confier au personnel municipal. Sa petite profite de la structure depuis un mois. « Ça se passe très bien. Ici, elle peut utiliser une salle de motricité, un espace extérieur très grand. C’est " l’éclate ", même si elle était bien fatiguée au début par toutes ces découvertes ! » Ce matin de juin ensoleillé, les enfants ne tardent pas à profiter d'un coin de nature que les services techniques municipaux sont en train d’équiper d’une cabane. « On voulait offrir à notre fille un premier aperçu de la vie dans un collectif. La transition s’est super bien faite », souligne le père de famille.
8h45 Animations à la crèche
« Ici, c’est une vraie "Maison petite enfance". On y accueille aussi des assistantes maternelles au sein d’un relais petite enfance », explique Nadège Solda, directrice d’Armand-Faulat 1. Rénové et agrandi en 2022, le bâtiment a vu pousser une 2nde crèche municipale accolée, permettant de doubler la capacité sur le secteur. La qualité d’accueil se traduit par de multiples projets : rencontres intergénérationnelles, sorties culturelles... La passerelle vers l’école maternelle est anticipée à travers des échanges avec l’école Raymond-Poincaré située à proximité. Des cafés-parents ont lieu pour renforcer un peu plus le lien entre professionnels et parents.
9h45 Activités culturelles à l'école
Direction les Bassins à flot et l’école primaire Modeste-Testas. Au 2e étage de cette école inaugurée en 2021 se trouve l’atelier de l’artiste Paul Peinture. Installé en résidence pour deux ans dans le cadre d’un projet labellisé Education Artistique et Culturelle (EAC), Paul y stimule la créativité des enfants. Désormais, chaque élève bordelais bénéficie d’un projet EAC au cours de sa scolarité. Devant lui s’installe une classe de CP. Avec ces enfants, il a revisité Le Petit Chaperon Rouge, d’abord par l’écriture avec leur enseignante, puis en retranscrivant en images leur version personnelle par des collages et des formes. Une autre classe a conçu ses propres pinceaux à partir de bâtons et de feuilles. Un projet de chorale a également abouti. La proximité et la surface de l’atelier permettent à Paul de donner vie à des idées. Au point d’éveiller des vocations. « On ne fait pas du dessin, on fait de l’art », claironne Sanae, tout juste 6 ans.
10h45 Nouvelle école aux Aubiers
À 10 minutes de là, la cour de l’école Louise-Michel (Les Aubiers) retrouve un calme apparent après la sonnerie. Le tout nouvel établissement ouvert en avril 2024 est fortement végétalisé. Ses parois vitrées baignent de lumière l’ensemble des locaux. « On attendait cette nouvelle école depuis longtemps. Elle a eu de nombreux effets positifs, résume l’équipe éducative. Elle est plus propice à un climat scolaire serein. Bien plus d’enfants viennent à vélo ou en trottinette, cela permet de lutter contre la sédentarité. Se mettre en jambes le matin, c’est essentiel ! ». En rassemblant maternelle et élémentaire, l’école a aussi levé une autre difficulté que posait l’ancien établissement JeanMonnet, à quelques dizaines de mètres de là, construit sur plusieurs étages sans ascenseur.
11h15 Ouverture sur le quartier
Dans les classes studieuses de Louise-Michel, l’apprentissage bat son plein. Des activités culturelles y foisonnent aussi grâce à de nouveaux partenariats. Une résidence des Bassins des Lumières s’y est tenue récemment, et le Conservatoire va aussi s’y installer. « La Ville a favorisé beaucoup d’activités sur les temps périscolaires : BMX, judo, échecs même ! », souligne l’équipe. Un dojo a d’ailleurs été inauguré mi-juin cours des Aubiers. À l’étage de l’école, un jardin pédagogique se développe pour apprendre la patience de faire pousser des plantes. « En résumé, les enfants sont fiers de leur école ! Cela fait plaisir », sourit la directrice.
12h Pédagogie de l'alimentation
En plein centre-ville, l’école maternelle Paul-Bert est en ébullition. C’est jour de kermesse. À cette heure-ci, le restaurant scolaire est déjà bien fréquenté par les enfants pour qui la pédagogie s’y poursuit, celle du goût, mais pas seulement. L’équipe des agents municipaux les accueille avec un protocole bien rodé par la responsable du site, Fadila Hadji. Un filtrage permet d’abord de passer du temps de récréation à un temps intermédiaire, puis calme. Ils peuvent s’y rappeler sur des affiches détaillées, les différents fruits et légumes de saison dont ils pourront profiter.
12h15 Anti-gaspi et bien manger
Pour parfaire leur autonomie, l’équipe a développé un self. Un tout jeune chef de table est désigné chaque jour pour préparer couverts et pichets d’eau. Et afin de lutter contre le gaspillage, notamment de l’eau, une « miss gouttelette » y a été désignée en la personne de Léonine. Cette agente de la Ville originaire de Côte d’Ivoire a fait des économies en eau une cause personnelle, marquée qu’elle fut par une enfance en Afrique où les difficultés d’accès à l’eau potable régissaient ses journées. Pas de perte à Paul-Bert ! Pour éviter les assiettes négligées, des questionnaires satisfaction sont remontés fréquemment aux équipes de la Cuisine municipale. Un travail conduit par un tandem de diététiciennes séquence l’année d’ateliers et événements pour promouvoir le bien-manger. En 2025, 66 % des produits cuisinés pour les écoles sont certifiés bios. Un chiffre en nette progression.
12h45 Cours buissonnières
Le groupe scolaire Carle-Vernet (Bordeaux Sud) a aussi bénéficié d’un projet marquant ces derniers mois. L’établissement a été doté de deux cours buissonnières, en maternelle et élémentaire, achevées l’été dernier. Imaginés en concertation avec l’équipe éducative, les agents de la Ville et même les enfants, les nouveaux aménagements ont chamboulé le quotidien selon Sabine, responsable de site : « Cela a atténué énormément les brutalités ! Les différents espaces freinent ce penchant et occupent de manière diverse les enfants. Ils arrosent la végétation, nettoient les copeaux de bois avec des raclettes et des brouettes. Nous avons même un coin plus calme, isolé. Ils se sont vraiment approprié le lieu. » 47 cours buissonnières ont déjà été réaménagées à l’échelle de Bordeaux depuis 2020.
14h Soutenir devant le handicap
Tout aussi végétalisée, la cour de l’école maternelle Argonne (Nansouty / Saint Genès) s’est vidée après la pause du midi. On y retrouve Anne-Marie, recrutée il y a quelques mois par la Ville en tant qu’Accompagnante d’enfants à besoins spécifiques (AEBS). Lors de chaque temps périscolaire du midi, elle s’occupe de trois enfants, dont certains reconnus par la Maison départementale des personnes en situation de handicap (MDPH) pour des troubles autistiques. « On s’occupe d’eux pour qu’il n’y ait pas de rupture avec le travail des AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap) qui les suivent tout au long de la journée. »
15h Kit de fournitures
Depuis 2024, à la rentrée, la Ville fournit à l’ensemble des élèves de CP, un kit de fournitures scolaires distribué gratuitement. À l’école Anne-Sylvestre (Bacalan), à quelques encablures du pont d’Aquitaine, l’équipe pédagogique a souhaité participer aux commandes. « On a fait part de nos pratiques à la Ville qui était ouverte à l’échange. Cela a permis de réaliser une commande commune qui nous a vraiment satisfaits », indique Mme Dumazert, institutrice depuis 10 ans au sein de l’établissement. L’effort fait par la Ville représente une cinquantaine d’euros d’économie par enfant, pour les familles.
15h30 Les langues maternelles
À la crèche Emmanuelle-Ajon (ex-Benauge 3), les projets ne manquent pas non plus. Le personnel municipal s’est récemment formé avec l’Association Famille Langues Cultures (Afalac) pour proposer des ateliers de littérature jeunesse sous-titrée. Le but ? Mieux accueillir des familles d’origine étrangère en ne coupant pas le lien avec la langue maternelle.
16h Favoriser le retour à l'emploi
Afin de favoriser le retour au monde du travail des jeunes parents, la Ville agit sur le front du mode d'accueil. Trois crèches, dont la crèche Emmanuelle-Ajon sont labellisées Avip, (à vocation d'insertion professionnelle) par la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, avec un suivi assuré par France Travail. Certaines familles sont ainsi orientées vers des places d’accueil dédiées dans le cadre d’un projet de retour à l’emploi. Parmi les publics accompagnés, des femmes peu qualifiées.
16h30 Les Rues aux enfants
C’est l’heure de la sortie de l’école dans la rue Sousa-Mendes, aux Chartrons. Depuis décembre 2024, parents et enfants peuvent profiter d’une Rue aux enfants végétalisée. Ce dispositif permet de réserver la voirie uniquement aux piétons et vélos. Au final, c'est moins de pollution et de danger au moment de retrouver sa famille. « C’est agréable, sécurisé. Les enfants peuvent jouer et rester un peu plus devant leur école », précise Émilie, mère de deux élèves. Certains enfants fréquenteront les aires de jeux dont les équipements ont été modernisés, telle la place Lewis-Brown toute proche. Depuis 2020, la Ville de Bordeaux a créé 10 aires de jeux et en a réhabilité 8 autres, dans tous les quartiers. L’idéal pour clore une fin de journée après avoir tant appris.
17h Le temps périscolaire
Le temps périscolaire a débuté. À l’école Sousa-Mendes, les enfants prennent la direction de l’US Chartrons (USC), place Saint-Martial. Ce partenaire de la Ville gère les effectifs de 13 écoles, et propose une batterie d’animations pour éveiller les enfants : théâtre, chorale, rugby, couture, fêtes… le panel est large. Depuis 2020, la Ville a ouvert 1 300 places de centres d’accueil et de loisirs le mercredi, 621 le soir et près de 600 durant les vacances en moyenne. « Il y a une vraie satisfaction au niveau de la transformation des écoles », souligne Kévin Fabra, directeur de l’USC.
La question des parents
Pourquoi je n’ai pas de place en crèche pour mon enfant ? Malgré la création de centaines de places par la Ville depuis 5 ans, Bordeaux ne compte pas une place en crèche pour chaque tout-petit. Si les assistantes maternelles accueillent de nouveaux bébés tout au long de l'année, les places en crèche, elles, ne se libèrent le plus souvent qu’à l’entrée des enfants à l’école et sont alors attribuées en priorité aux familles qui en ont le plus besoin. Comment ? Par l’examen de chaque demande dans des commissions dédiées, en mars et juin, sur la base de critères mis en place par la mairie depuis 2022 pour garantir un accès équitable à l’accueil collectif qu’elle finance. Travail ou recherche d’emploi, fratrie, handicap, fragilités de santé ou sociales, monoparentalité, jeune parentalité, revenus… Si vous n’avez pas obtenu de place, vous pouvez déposer à nouveau une demande qui sera réexaminée. Mais sachez que la Ville peut vous accompagner dans la recherche d'une assistante maternelle, un mode d'accueil qui répond aussi aux besoins des tout-petits et que la Ville soutient avec les relais petite enfance municipaux.